Dépression et apnée du sommeil : un lien à ne pas négliger

Dépression et apnée du sommeil : un lien à ne pas négliger

Apnée du sommeil et dépression : explorez leur lien, les symptômes communs, les risques pour la santé mentale, les troubles respiratoires impliqués, ainsi que les effets des traitements comme la CPAP sur la qualité de vie.

Un trouble respiratoire aux conséquences méconnues

La dépression touche chaque année des millions de Français. D’après Santé Publique France, 9,8 % des adultes ont connu un épisode dépressif caractérisé (EDC) en 2017, contre 8 % en 2010¹. En 2019, la France affichait le taux le plus élevé d’EDC de l’Union européenne avec 11 % des adultes concernés². La pandémie de Covid-19 a accentué cette tendance, notamment chez les femmes et les personnes précaires³.

En parallèle, les troubles du sommeil gagnent du terrain, notamment l’apnée obstructive du sommeil (SAOS), un syndrome respiratoire chronique à ne pas sous-estimer.

Ce type d’apnée, en plus de provoquer une fatigue intense, des symptômes physiques et psychiques variés, est aujourd’hui identifié comme un facteur aggravant majeur des troubles mentaux, notamment la dépression, l’anxiété, les problèmes de mémoire, la somnolence diurne et les troubles de l’humeur. Elle affecte non seulement la qualité du sommeil, mais aussi la santé mentale globale. Dans certains cas, un suivi par un médecin spécialisé ou un test en clinique du sommeil est recommandé.

Comprendre le lien entre apnée du sommeil et troubles dépressifs

Les troubles respiratoires nocturnes perturbent la qualité du sommeil et augmentent significativement le risque de dépression. Les études montrent que les patients souffrant de SAOS ont 63 % de risques supplémentaires de développer un trouble dépressif ⁴.

Dans près de 1 cas sur 5⁵, un SAOS est associé à un trouble dépressif majeur. Dans le même ordre d’idées, une étude du Journal of Clinical Sleep Medicine révèle que 14 % des patients dépressifs avec idées suicidaires présentent également une apnée du sommeil non diagnostiquée, un taux atteignant 21,6 % selon les critères élargis⁶. Selon SleepDoctor, le risque de dépression augmente significativement avec la sévérité de l’apnée du sommeil : il est 1,6 fois plus élevé en cas d’apnée du sommeil normale, doublé en cas d’apnée du sommeil de gravité légère, et multiplié par 2,6 en cas d’apnée du sommeil de gravité modérée⁷. Dans ces cas, un test de diagnostic du syndrome d’apnée du sommeil peut être essentiel pour mettre en place un traitement adéquat.

Symptômes communs : un diagnostic difficile

Les troubles du sommeil et la dépression partagent de nombreux symptômes, ce qui complique leur repérage. Il est essentiel d’être attentif à :

Symptômes physiques

• Fatigue diurne excessive
• Somnolence diurne excessive
• Céphalées matinales
• Bouche sèche la nuit
• Problèmes circulatoires
• Douleurs cardiaques, sueurs nocturnes

Symptômes psychiques

• Apathie, mélancolie, perte d’énergie
• Troubles de la mémoire et de la concentration
• Irritabilité, stress, peur incontrôlables, sentiment d’impuissance
• Anxiété et insomnie récurrentes

Le traitement passe souvent par un repérage précoce, une prise en charge pluridisciplinaire, et un accompagnement médical spécifique. Dans certains cas, un suivi en clinique peut permettre une première orientation.

Le traitement CPAP : mieux respirer pour mieux vivre

La thérapie CPAP (Pression Positive Continue) est aujourd’hui la référence pour traiter l’apnée obstructive du sommeil. Elle améliore la qualité du sommeil, réduit les éveils nocturnes, restaure une respiration normale et agit favorablement sur la santé mentale.

Ses bénéfices prouvés :

• Baisse rapide des apnées à moins de 5 par heure⁹
• Diminution des symptômes dépressifs dès les premiers mois
• Moins de fatigue, meilleure humeur, concentration accrue
• Amélioration globale de la qualité de vie, réduction de l’usage de certains médicaments

Une étude de l’American Academy of Sleep Medicine montre que chez 293 adultes souffrant de dépression, seuls 4 % présentaient encore des signes cliniques après 3 mois de CPAP⁸.

Conseils pour améliorer la qualité du sommeil et prévenir les rechutes

• Garder des horaires réguliers de coucher et de lever
• S’exposer à la lumière naturelle chaque matin
• Pratiquer une activité physique au cours de la journée
• Privilégier la lecture ou la méditation le soir
• Faire des exercices de respiration
• Éviter l’alcool, la nicotine et la caféine en soirée
• Réduire l’usage d’écrans au moins une heure avant le coucher
• Consulter un médecin si les troubles persistent
• Utiliser une solution PPC (pression positive continue) si recommandée

Conclusion : entre apnée et dépression, un enjeu de santé publique

Ce duo de troubles constitue un véritable défi sanitaire. Mieux les connaître, c’est agir plus tôt. Pour les patients souffrants, une prise en charge adaptée permet d’améliorer durablement leur sommeil, leur santé mentale, et leur qualité de vie. Le CPAP Store reste à votre écoute pour toute prise d’information ou accompagnement médical.

Voici l’essentiel de notre article sur la dépression et l’apnée du sommeil, résumé en une infographie

Publié par Sandy Hachichou (LinkedIn)

Sources :

1. https://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2018/32-33/2018_32-33_1.html
2. https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2025-01/ER1324-V6_Embargo_2.pdf
3. https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/communique-de-presse/crise-sanitaire-hausse-des-syndromes-depressifs-et-des-consultations-pour-ce
4. https://www.vitalaire.ca/fr/lapnee-du-sommeil-est-elle-liee-la-depression
5. https://www.syndrome-apnee-sommeil.fr/apnee-sommeil/risques-sante/
6. https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC6606377/
7. https://sleepdoctor.fr/blog/depression-cause-symptomes
8. https://aasm.org/cpap-therapy-reduces-symptoms-of-depression-in-adults-with-sleep-apnea/
9. https://www.somniplanet.com/blog/traitement-ppc/iah-normal-sous-ppc/